Diverses tour-ope?rateurs proposent des se?jours e?quitables et solidaires.
Enque?te sur une alternative touristique qui connai?t. certains de?rives.
Pecher dans le lac Titicaca en compagnie d’un Indien quechua ; de?couvrir nos lieux secrets des quartiers de Lima, guide? via l’un des habitants ; partager le quotidien d’une maisonne?e pe?ruvienne et participer a? la pre?paration d’un lomo saltado, votre mets a? base de b?uf saute?. Voici quelques-unes des expe?riences que l’association Terres des Andes propose a? ses clients depuis 2011. «Nous voulons qu’ils soient rec?us en amis, limite comme des membres de la famille», expliquent ses fondateurs, Romain Eliot et Paul Llonguet. Mes deux compe?res ont d’ailleurs ba?ti un procure autour des relations qu’ils avaient noue?es eux-me?mes au cours de leurs pe?riples en Ame?rique latine. «Il s’agit d’un mode de voyage atypique qui met l’accent sur l’accueil et le contact au milieu des populations», pre?cisent-ils. Ce n’est pas sa seule singularite?. Car un coup de?duit le cou?t du transport ae?rien, qui repre?sente pre?s une moitie? de le prix, l’association redistribue la quasi-totalite? du montant du se?jour : 30 % reviennent a toutes les prestataires locaux, 10 % contribuent a? soutenir des projets dans les pays de destination (notamment, des programmes de conservation en biodiversite? en Equateur), ainsi, 6 % financent l’ONG bambins des Andes qui accueille dans ses e?coles de jeunes Pe?ruviens en difficulte?. Terres des Andes n’est nullement un cas isole? : comme quatorze autres tour-ope?rateurs franc?ais, une telle agence reste membre de l’Association pour un tourisme e?quitable et solidaire (Ates), cre?e?e Il existe dix annees. Le but est «de placer l’homme et la rencontre au c?ur du week-end, tout en s’inscrivant dans une logique de de?veloppement du territoire ainsi que coope?ration internationale.»
J’ai pre?occupation n’est nullement neuve.
De?s les anne?es 1980, l’e?crivain et diplomate Ste?phane Hessel de?nonc?ait les effets nocifs du tourisme de masse qui «fait de?ferler dans des pays mal pre?pare?s a? nos recevoir des gens mal pre?pare?s a? les visiter, transformant ainsi leurs ho?tes en animaux de zoo». Face a? ce constat, il pro?nait un «tourisme alternatif» centre? via le respect de l’autre, le dialogue au milieu des cultures et le progre?s e?conomique. Trente-cinq ans apri?s, le sujet reste plus que pas d’actualite? : l’ensemble de https://i.pinimg.com/736x/d7/24/5b/d7245b563b82fbd4aca3f3b044b26b2d.jpg” alt=”rencontre avec un homme indien”> pays confondus, le nombre de voyageurs est passe? de 278 millions en 1980 a? 1 milliard en 2015, et doit atteindre 1,5 milliard en 2020, en fonction de l’Organisation mondiale d’un tourisme (OMT). Cette croissance est certes cre?atrice de richesses : le milieu, qui pe?se 10 % du PIB mondial, est l’une des premie?res activite?s d’une plane?te et repre?sente la source principale de devises pour 46 des 49 nations les moins avance?es. «Mais a? quoi leur sert cet argent ? s’interroge l’e?conomiste Bernard Scheou. A se de?velopper ou a? enrichir certains personnes ?» Dans le livre Du tourisme durable au tourisme e?quitable, publie? a toutes les e?ditions De Boeck, le chercheur souligne que 80 % des populations qui vivent dans une extre?me pauvrete? habitent dans treize pays de l’univers, bien que dix d’entre eux be?ne?ficient d’un important secteur touristique. Cette activite? ?peut constituer, Par exemple, un facteur d’appauvrissement relatif, explique l’auteur : «En provoquant une hausse des prix, elle empe?che les habitants d’acce?der a? plusieurs produits d’origine.» Sans parler des de?rives, comme ces villages de pe?cheurs de?place?s Afin de construire des ho?tels de luxe i propos des plages de Malaisie, ou ces rizie?res de Birmanie transforme?es en bases nautiques.
Pour e?viter ces de?rapages, l’OMT a adopte? en 1999 votre «code mondial d’e?thique du tourisme». Son but : «contribuer a? maximaliser les effets be?ne?fiques de une telle industrie, tout en limitant le plus possible ses incidences ne?gatives». L’organisation internationale de?signe sous le terme de «tourisme durable» cette vision plus «morale», qui repose sur des piliers : «Exploiter de fac?on optimale les ressources de l’environnement, respecter l’authenticite? socioculturelle des communaute?s d’accueil et offrir a? chacune des parties prenantes des avantages socio-e?conomiques.» Aujourd’hui, le consensus est tel en faveur de ce code e?thique que la majorite? des tour-ope?rateurs s’en re?clament. Mais ne s’agirait-il jamais la? d’une strate?gie de marketing visant a? conforter leur image et a? satisfaire la excellente conscience de leurs clients ? Les enque?tes de l’Agence de l’environnement et de la mai?trise de l’e?nergie (Ademe) semblent infirmer cette the?se : d’apri?s elles, en 2006, 36 % de la dizaine de milliers de campagnes publicitaires mene?es par les voyagistes franc?ais s’e?taient re?ve?le?es mensonge?res. En 2015, votre taux n’e?tait plus que de 7 %.